dimanche 28 février 2010

En secret le printemps...

Il faut y croire, parce que les semaines se succèdent et parce que la page du calendrier est enfin tournée : c'est le mois du printemps.
Liste de bonnes résolutions :
1) ne pas laisser le temps qu'il fait décider de l'humeur du jour (même si la neige noircit le long des routes)


2) ne pas oublier de voir ce qui est beau (même si la couche de neige du jardin fond trop lentement)

3) garder courage en pensant à ceux qui perdent tout dans les catastrophes multipliées (solidarité des coeurs et Communion des Saints)


4) attendre le retour du Grand Chêne avec le sourire (pour le bien du petit jardin)

5) ça suffira comme ça.

vendredi 12 février 2010

Cher Facteur

Je n'ai pas oublié le matin gris de la première chute de neige de l'hiver, qui fut aussi celui de votre spectaculaire chute devant chez nous, au cours de laquelle vous êtes malencontreusement tombé sur le DVD du film que vous nous apportiez (et que nous attendions avec impatience).
Je ne sais pas si vous passerez aujourd'hui pour nous apporter un autre DVD ainsi que les dépliants publicitaires et autres inutilités que vous déposez fidèlement dans notre boîte par tous les temps.

Mais dans l'hypothèse de votre passage, j'ai préféré assurer votre sécurité, nous éviter tout conflit avec vous (dans ce pays ça se termine trop facilement par un procès...) et gratter un bon moment devant la maison. C'est que la neige accumulée sur le toit va fondre : ça va faire beaucoup d'eau et, dès que le soleil baissera, beaucoup de glace par-dessus celle qui s'y trouve déjà...J'ai essayé de casser les épaisseurs les plus considérables (et même si j'ai presque "fini" notre pelle métallique, j'ai retrouvé les marches de l'entrée)

j'ai essayé de dégager la gouttière (peine perdue), j'ai enlevé une partie de la neige (j'ai retrouvé les buissons dessous) et j'ai finalement versé du sel sur le petit chemin.
J'ai utilisé les rampes de skate de Petit Sapin pour que l'eau aille s'égoutter sur les côtés. J'ai laissé tout ça, avec l'escabeau et une pelle à neige, bien en vue, pour attirer votre attention. J'espère que vous regarderez où vous mettrez les pieds. Même Petit Lierre se montre très attentif quand il sort de la maison, car il a bien compris que ce n'est pas tout à fait comme d'habitude...

mercredi 10 février 2010

Février


Il neigeait...
A moins de partir loin au Sud, vers la Floride ou le Mexique, personne n'imaginait échapper à l'hiver. On avait acheté un gros sac de sel pour rendre les abords de la maison plus sûrs, on savait où étaient rangées les pelles à neige (au cas où) et les lampes de poche (au cas où). Après les tempêtes de décembre et janvier, on supposait que le compte était bon.
Puis des messages alarmants sont venus interrompre le cours normal des choses et le petit jardin s'est replié sur son foyer, sans trop prendre ces menaces au sérieux, dans un premier temps.
Il neigeait. L'âpre hiver fondait en avalanche.
Après la plaine blanche une autre plaine blanche.
La quantité de neige a dépassé Petit Lierre. Invitation à faire des provisions, interdiction de sortir en voiture, report de toutes les activités, écoles et World Bank fermées, pour un jour, pour deux jours, pour plus longtemps... Des nouvelles arrivaient : des gens enfermés chez eux sans électricité, des quartiers pas dégagés par les chasse-neige, des maris loin en mission, des arbres tombés ici et là...
Et le Grand Chêne a dû sortir pour dégager le toit trop chargé, tandis que l'on réfléchissait à la quantité de bois qu'il valait mieux rentrer dans la maison pour le cas où l'électricité serait coupée... On se serrerait autour de la cheminée, comme le premier matin, avant que la lumière et la chaleur ne soient enfin rétablies...
On avait fini par dégager le drive-way, les enfants avaient pu aller jouer, chacun s'extasiait devant les tas de neige accumulée et l'on pensait au moment où tout cela fondrait...Mais ce n'était pas fini. Et voilà une autre tempête...
Il neigeait, il neigeait toujours ! la froide bise
Sifflait ; sur le verglas, dans des lieux inconnus...

Par la fenêtre, les regards se perdent dans les tourbillons de neige fine. Une couche épaisse recouvre ce que l'on avait déjà péniblement dégagé.

Le vent souffle en désordre et les flocons s'accumulent sans uniformité, comme des vagues, des dunes, des pics menaçants à la longue... On craint la chute de branches trop lourdes sur les lignes électriques, on ne veut plus de cette neige, de ce froid immense qui n'attend qu'une occasion pour pénétrer la maison jusqu'au coeur...
C'est février, bien sûr... Mais quand même...