dimanche 19 décembre 2010

De Romilly au paradis

Jacqueline de Romilly vient de mourir. La grande dame des Lettres Classiques avait 97 ans, elle était très malade et presque aveugle. C'est elle-même qui donne le mot de la fin pour conclure sa biographie :

« Avoir été juive sous l'Occupation, finir seule, presque aveugle, sans enfants et sans famille, est-ce vraiment sensationnel ? Mais ma vie de professeur a été, d'un bout à l'autre, celle que je souhaitais. »
La liste impressionnante de ses oeuvres (depuis sa thèse sur Thucydide), les fonctions qu'elle a occupées et les distinctions qu'elle a reçues en attestent.
Elle s'amusait à se présenter en affirmant que son époque était le IVe siècle avant Jésus-Christ et en convenant avec coquetterie qu'elle ne faisait pas son âge... Émerveillée par le miracle grec, elle croyait fermement que la culture classique pouvait aider les gens de notre époque à vivre mieux. Avec son talent, sa passion, son esprit, elle ennuyait ceux qui prétendaient faire des économies en diminuant le budget consacré à l'enseignement du Latin et du Grec. Elle ne les ennuiera plus.
C'est bien dommage parce que le Grec, c'est joli


C'est aussi plein d'histoires qui nous touchent au plus profond de l'âme : l'Odyssée d'Ulysse qui veut rentrer chez lui après 20ans d'absence, le triste sort d'Andromaque en deuil de Troie, la douleur d'Œdipe écrasé par son destin...
Et c'est encore riche de grands exemples de sagesse qui n'ont pas fini de nous éclairer, Socrate, Aristote et tous les autres...

Depuis son paradis, elle ne laissera sûrement pas tomber sa lutte pour les jolis mots et les grandes idées qui la rendaient si heureuse. Pour que vive encore et toujours la beauté à laquelle elle avait voué son existence

vendredi 17 décembre 2010

Destins de fleurs

Sous la neige à nouveau, il est temps de faire mémoire des dernières fleurs qui ont enchanté la belle saison... Après l'explosion de tout ce qui colorait les jardins cet été, quand les premiers froids de l'automne sont venus, on a remarqué çà et là des rebelles ou des obstinées...
Ainsi, cette petite touffe poussait au pied d'un grand mur, non loin de la potiche qui aurait dû l'accueillir. Elle n'avait pas choisi le plus facile mais elle était jolie quand même, bien décidée à tenir son rôle jusqu'au bout... Une vraie rebelle


Plus tard, en plein novembre, le rosier jusque là sans histoire planté près de la porte d'entrée a voulu lui aussi se distinguer, obstiné, trompé peut-être par quelques jours de douceur. Il a formé un modeste bouton que l'on n'a pas voulu laisser dehors dans les nuits glacées... Mais il était trop tard, ou trop tôt dans sa croissance, le bouton ne s'est pas ouvert et la rose n'a pas même vécu la vie d'une fleur.... Joli quand même, le rameau est resté bien vert près d'un mois


Faut-il préciser que la touffe de fleurs rebelle a été réduite par le froid à un petit tas de boue verdâtre ?
Est-il nécessaire d'expliquer que le bouton obstiné a péri décapité dans la chute du vase, quand Petit Lierre a eu un geste à la fois rapide et maladroit qui a précipité sa fin ?
Mais non, ce n'est pas le moment de s'attrister. L'hiver arrive, il va falloir garder le sourire malgré le froid et puis, c'est bientôt Noël.

lundi 13 décembre 2010

Est-ce par hasard ?

De jolis cadeaux de Noël sont déjà arrivés aujourd'hui... Le Grand Chêne a échangé des cadeaux avec ses collègues (façon Secret Santa, chacun apporte quelque chose et reçoit ce qu'a apporté un autre) et voici ce qu'il a reçu : un joli cadre qui invite à la relaxation, accompagné d'une bougie apaisante


De son côté, Myosotis a été gâtée par l'amie à qui elle donne des cours particuliers de Latin : une boîte de tisane calmante aux boutons de rose et autres délices très doux


L'invitation est claire... Même si la période de Noël est intense et intensément fatigante, même les soirs où le Grand Chêne rentre tard, quand Petit Lierre refuse de manger et va se cacher derrière la poubelle, tandis que Petit Bouton d'or pleure de rire dans son assiette parce que Mademoiselle Bee et Petit Sapin échangent à haute voix des stupidités énormes, il faut garder le temps de respirer...