lundi 12 septembre 2011

Des rubans jaunes

A midi, à la sortie de l'école, Myosotis a eu la surprise de trouver tous les élèves occupés à se ranger le long de la route, un petit drapeau à la main, tandis que les maîtresses agitaient des drapeaux plus grands et que la directrice, qui tenait sous un bras deux bouquets (un tricolore et un jaune), faisait la circulation sur le parking. Les arbres avaient été ornés de gros rubans jaunes, des journalistes photographiaient, filmaient et interrogeaient les élèves, les parents qui arrivaient se joignaient à l'attroupement.
Petit Lierre enchanté se tenait au soleil avec ses camarades et sa maîtresse, tout prêt à agiter son petit drapeau, et la raison précise de tout cela circulait de groupe en groupe : on attendait un Papa officier revenu d'Afghanistan après 9 mois de service... Le père d'une copine de Petit Lierre, justement...
Quand la voiture attendue est arrivée sur le parking, les applaudissements ont éclaté tandis que les petits drapeaux se sont affolés. Tous les élèves sont revenus se grouper devant l'école, le Papa fêté comme un héros est descendu et a pris son plus jeune fils dans ses bras, tandis que sa fille (plantant là maîtresse et drapeau) courait se faufiler près de lui. Aux côtés de sa femme tout sourire (enfin, après tant d'angoisses), il a reçu les deux bouquets (jaune pour les vétérans, tricolore comme le drapeau...) et passé en revue les enfants qui ont entonné

God bless America, my home sweet home...

A ce moment-là, il aurait été plus simple pour Myosotis d'être américaine aussi. Ne pas penser au caractère plus ou moins dérisoire de cette guerre et des autres... Ne pas porter de jugement sur ce patriotisme éclatant. Ne pas comparer cette joie avec l'émotion de l'anniversaire d'hier...
Ne pas refuser le réconfort des drapeaux et des rubans jaunes pour affronter cet océan de larmes.

dimanche 11 septembre 2011

Elle avait 6 ans...

... au moment des faits. De retour de l'école, elle regardait en fronçant les sourcils sa Maman bouleversée par les informations, qui essayait de trouver une photo du World Trade Center pour lui expliquer l'inexplicable.
Aujourd'hui, Mademoiselle Bee a fait ce dessin

samedi 10 septembre 2011

Conscience écologique

Petit Bouton d'or se passionne pour la protection de la nature, la vie en Alaska et l'élevage de chiens. Quand elle participe au rangement des courses, elle remarque d'un air entendu que les bouteilles d'eau constituent une source de déchets plastiques... Alors que l'on admire la Jeep jaune vif des parents d'un de ses camarades de classe, elle regrette que ces gens ne soient pas "eco-friendly" car ils possèdent 6 voitures...
Et ce matin, assise à côté de Myosotis au volant, en route vers son cours de gymnastique, Petit Bouton d'or a soudain déclaré qu'elle n'aimait pas penser aux temps passés, quand les parages étaient encore "nature et campagne"... Myosotis a jugé bon de rectifier un peu le romantisme de ses pensées, en lui rappelant que Washington DC a longtemps été considéré comme un lieu insalubre, en raison de ses terrains marécageux...
"Tu sais, avant, ce n'était pas vraiment une jolie campagne, ici... C'était sauvage, hostile, marécageux... Plein de bêtes et d'insectes... On y attrapait le paludisme et ce n'était pas du tout un endroit accueillant."
Alors, en désignant d'un geste l'échangeur autoroutier, les immeubles, panneaux et lampadaires plantés le long des trottoirs de béton, Petit Bouton d'or a répondu vivement :
"Hé ben, ça non plus !"

jeudi 8 septembre 2011

Après Irène...

... voici Lee. Pas tout à fait la même chose, elle suit une autre trajectoire, n'apporte pas de vent violent et puis, bien sûr, tout le monde est si occupé depuis la rentrée des classes...
Il n'empêche que Lee rappelle à l'ordre ceux qui pensaient en avoir fini avec la saison des tempêtes. Au fil des heures, au fil des jours, les averses se succèdent et lorsque la pluie cesse, on entend gronder le tonnerre tandis que des éclairs venus d'on ne sait où illuminent le ciel gris... Tout est gorgé d'humidité, les pelouses sont devenues rizières et les feuillages ruissellent.
Myosotis conduit plus prudemment que jamais, les grandes flaques sur la route sont parfois si profondes que l'on en perd toute visibilité si l'on arrive trop vite (on se croirait alors à bord d'un bateau battu par les vagues, les petits passagers apprécient énormément...).
Le petit jardin n'a pas d'inondation à redouter, contrairement aux pauvres gens de Pennsylvanie et à bien d'autres encore, rien que ce rideau de pluie qui ne veut pas se lever sur les couleurs de l'automne.
Mais cette fois, pas de gâteau pour illustrer la tempête : le Grand Chêne est parti courir l'Europe... Non sans avoir pris soin de réparer la maison (façade et gouttières) avant de s'en aller... Merci, Grand Chêne !