dimanche 30 octobre 2011

Sagesse et poésie

Le bon sens et l'expérience humaine se rejoignent pour composer des formules simples mais harmonieuses qui se transmettent au fil des générations, sur le modèle :

Noël au balcon, Pâques aux tisons.

Devant une situation inhabituelle mais naturelle, comment ne pas chercher à en tirer quelque leçon à destination des générations futures ?

La situation : une chute de neige abondante, à gros flocons, alors que le mois d'octobre n'est pas encore achevé. Des enfants du voisinage ont même tenté de venir faire de la luge sur la colline de Monument Park...


Le défi : trouver une rime pour un dicton rythmé qui commencerait par : "Citrouilles sous la neige..."

Citrouilles sous la neige, mon portefeuille s'allège ?

(Pourquoi pas, mais de toute façon un portefeuille s'allège forcément, quel que soit le temps...)

Citrouilles sous la neige, je sors mon imper beige ?

(Oui, mais ce n'est pas suffisant, un imperméable, quand il fait si froid...)

Citrouilles sous la neige, je fais des oeufs en neige ?

(Et voilà, on retombe sur le même mot, pas de quoi frapper les mémoires...)


Une idée ! Si l'on inversait la formule, en commençant par "Neige sur les citrouilles..." ?

Neige sur les citrouilles, ouille ouille ouille ?
Neige sur les citrouilles, qu'est-ce qu'on dérouille ?
Neige sur les citrouilles...

Le problème ici n'est plus de trouver des rimes mais de rester dans un registre aussi soutenu que possible...
Allons, arrêtons-nous là et souhaitons que d'autres idées nous viennent avant que l'évènement ne se reproduise.

C'est quand même bien joli... Il ne reste plus qu'à attendre que les citrouilles dégèlent pour les creuser afin d'y mettre des bougies... Demain soir, c'est Halloween.

mardi 25 octobre 2011

Automne

Automne malade et adoré

Tu mourras quand l'ouragan soufflera dans les roseraies
Quand il aura neigé
Dans les vergers

Pauvre automne
Meurs en blancheur et en richesse


De neige et de fruits mûrs
Au fond du ciel
Des éperviers planent


Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines
Qui n'ont jamais aimé

Aux lisières lointaines

Les cerfs ont bramé



Et que j'aime ô saison que j'aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu'on les cueille


Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille


Les feuilles

Qu'on foule
Un train
Qui roule
La vie
S'écoule

Apollinaire

samedi 1 octobre 2011

En dessous

New York City... Des gratte-ciel, des lumières et des enseignes multicolores, des taxis jaunes et les images de dizaines de films ou de séries télé qui reviennent en mémoire...
Après 5 années aux USA et quelques voyages plus ou moins touristiques dans la grande ville que l'on s'obstine à surnommer Big Apple sans trop savoir pourquoi, les clichés sont toujours vivants, additionnés de quelques découvertes : Central Park est bien plus grand que l'on ne pensait et l'on peut s'y perdre, on trouve au nord de Manhattan un merveilleux musée médiéval, le pont de Brooklyn est un lieu de promenade idéal pour les gens que le bruit de milliers de voitures (qui passent, sur plusieurs niveaux, juste en dessous du pont piétonnier) ne dérange pas...
Alors quand le Grand Chêne achète un jour le New Yorker magazine, on est tout étonné de découvrir (au hasard des nombreuses colonnes de littérature bien serrée pour intellectuels éclairés) un modeste article sur les sous-sols de New York City... Bien sûr, le nez en l'air parmi la foule, on n'y avait pas pensé une minute, mais c'est logique : tous ces buildings ont des sous-sols !
Et certains de ces sous-sols ont une histoire...
En particulier, un complexe d'appartements qui porte le nom magique de Stuyvesant Town and Peter Cooper Village, construit dans les années 1940, offrait à ses occupants un service très pratique : sur simple demande et sans frais supplémentaires, on pouvait y faire stocker dans les sous-sols tout ce que l'on voulait. Des dizaines d'occupants des lieux ont ainsi fait descendre des caisses et des caisses... Parfois, par relations, des personnes étrangères au complexe ont eu accès également à ce service. Puis au fil des déménagements et des décès, on a littéralement perdu la trace des propriétaires de ces quantités considérables de caisses oubliées.
Et soudain, la crise économique aidant, on s'avise que ces sous-sol pourraient rapporter beaucoup d'argent si l'on faisait payer la location des espaces de stockage... Mais il y a un nettoyage herculéen à accomplir, et l'on n'est même pas sûr d'en avoir légalement le droit, tant que l'on n'a pas enquêté sur le propriétaire de chaque caisse !
Alors voilà un cliché de plus à ajouter à tous ceux qui s'éveillent quand on regarde une photo de Manhattan : sous les gratte-ciel, des gens essayent d'identifier le contenu (peut-être malsain, après tant d'années...) des milliers de caisses sans propriétaire connu, et de trouver une solution pour se débarrasser de ce que l'on y découvrira quand on pourra faire le ménage à fond... Vieux papiers, livres dans toutes les langues, bouteilles de vin, disques vinyl et talons de chéquiers, tapis, meubles dépareillés, bibelots et bijoux sans valeur (peut-être ?), vêtements démodés, uniformes et robes de mariée...