Un classique... On croit le connaître, on sait bien sa valeur mais on est peut-être un peu las de le voir cité sans répit dans les listes de lecture et, d'ailleurs, on n'a pas le temps...
Oui, mais...
Si le volume s'ouvre à la première page de La Bourse, une nouvelle de jeunesse que son titre ne recommande pas vraiment, on peut lire :
Il est pour les âmes faciles à s'épanouir une heure délicieuse qui survient au moment où la nuit n'est pas encore et où le jour n'est plus ; la lueur crépusculaire jette alors ses teintes molles ou ses reflets bizarres sur tous les objets, et favorise une rêverie qui se marie vaguement aux jeux de la lumière et de l'ombre.
Et c'est parti. Le charme opère encore une fois.
On rit (parce que le personnage principal abîmé dans la contemplation de ce beau soir va tomber de son escabeau), on tremble (parce que ses amours vont être contrariées), on secoue la tête d'incrédulité (mais comment fait donc Balzac pour brosser si efficacement le portrait d'un homme ou d'une femme, ainsi que de son quartier et de son époque, en une phrase ?) et finalement on soupire de plaisir. Il reste encore des volumes que l'on n'a pas ouverts...