Les deuils de l'actualité explosent, débordent sur les évènements quotidiens et teintent chaque pensée de chaque moment d'une indéfinissable grisaille...
On s'apitoie, on s'irrite, on multiplie les grandes déclarations comme si les trésors de l'éloquence allaient apporter quelque réconfort...
Un mot, un seul, semble pourtant suffisant. On peut le trouver dans le Testament spirituel du Père Christian de Chergé, Abbé de Tibhirine assassiné avec six de ses frères pour avoir voulu rester au service de leurs amis algériens :
S'il m'arrivait un jour - et ça pourrait être aujourd'hui - d'être victime du terrorisme (...), j'aimerais que ma communauté, mon Eglise, ma famille, se souviennent que ma vie était donnée à Dieu et à ce pays.
Qu'ils acceptent que le Maître unique de toute vie ne saurait être étranger à ce départ brutal. Qu'ils prient pour moi (...). Qu'ils sachent associer cette mort à tant d'autres aussi violentes laissées dans l'indifférence de l'anonymat. Ma vie n'a pas plus de prix qu'une autre. Elle n'en a pas moins non plus. En tout cas, elle n'a pas l'innocence de l'enfance.
J'ai suffisamment vécu pour me savoir complice du mal qui semble, hélas, prévaloir dans le monde, et même de celui-là qui me frapperait aveuglément.(...)
Il faut appeler les choses par leur nom. Ce qui se révèle dans les faits mis en lumière par l'actualité, c'est le mal... Un mystère qui n'épargne personne, dans aucun aspect de l'existence.
Cela dit, il reste à penser, à méditer... A prier...