Petit Bouton d’Or aime
écrire. Elle a soumis un texte à une sorte de concours, organisé par Writopia,une
association qui encourage les lycéens américains à écrire. Trois
mille textes ont été soumis dans notre région, 250 adolescents primés (pas tous présents), et nous
voilà cet après-midi dans une belle synagogue louée pour l’occasion : 6th and I Street
Historic Synagogue in DC.
Les jeunes sont accompagnés d’un parent ou de leur famille entière. La
cérémonie commence par quelques déclamations et lectures, suivies d’une
démonstration de danse contemporaine. Quatre jeunes danseurs talentueux
présentent leur chorégraphie sur fond de musiques difficiles à apprécier quand
on n’est pas initié, mais qu’importe, ils ont beaucoup de classe. Et leur
public, acquis à la chose écrite, ne boude pourtant pas le plaisir de les
contempler dans l’exercice de leur art.
Tout cela se déroule
sous le plafond joliment orné, devant les
chandeliers à sept branches et les phrases inscrites de part et d’autre des dix commandements
(?) placés sous un beau vitrail coloré : « Remember Ye the Law of
Moses », « Faith in God is Happiness ». Ces respectables murs historiques
sont habitués à d’autres échos…
Vient le moment de
présenter les jeunes auteurs primés. En deux groupes, avec en guise d’intermède
une brève allocution pour les encourager à écrire toujours plus, ils s’avancent un à
un, donnent leur nom, leur classe et le prix qui leur a été décerné, puis
doivent répondre brièvement à la question : « Why do you write ? ».
C’est un
exercice visiblement amusant pour certains, nettement moins naturel pour d’autres, mais tous
professent leur foi en la littérature.
Espace de construction et d’expression
personnelle, espace de liberté où ils peuvent donner vie à des choses (idées,
histoires, réflexions) qui sans cela demeureraient néant, où ils peuvent se faire porte-parole des sans-voix… Tout est dit, et redit, et le public enchanté de voir tous ces
jeunes talents ainsi mis à l'honneur applaudit sans se lasser.
Quand elle s’avance, Petit
Bouton d’Or dit simplement : « I write because I dream ».
La conclusion s’impose
alors : il faut vite rentrer à la maison. Elle a besoin de temps pour écrire.