Voilà deux ans que Myosotis
suit (de trop loin, sur les photos...) les progrès de la Demoiselle dans le vaste monde. Cette petite nièce-là semble
née pour observer, réfléchir, et souvent désapprouver. Les yeux grand ouverts
sur les choses et les gens qui l’entourent, elle fronce souvent le sourcil,
fière de participer aux expériences de coiffure de son Papa, mais perplexe quand
on se livre à d’autres activités que la danse ou la sieste… Les adultes ne
peuvent-ils donc se contenter du beau et de l’utile ?
En tout cas, forte de
l’expérience acquise, elle ne dissimule pas un sérieux attrait pour les bêtes,
chats et autres. Et elle a appris à poser un regard bienveillant sur toute
créature, même les mal aimées.
Comme Victor Hugo dans ses Contemplations, voilà la petite Demoiselle,
avec ses joues de soie et ses yeux de velours, toute prête à revendiquer pour l’araignée
une place dans notre cœur :
J’aime l’araignée et j’aime l’ortie,Parce qu’on les hait (…)Il n’est rien qui n’ait sa mélancolie ;Tout veut un baiser.Dans leur fauve horreur, pour peu qu’on oublieDe les écraser,Pour peu qu’on leur jette un œil moins superbe,Tout bas, loin du jour,La vilaine bête et la mauvaise herbeMurmurent : Amour !