jeudi 18 juin 2009

Une brave bête

Il y a de la joie : tout le petit jardin sera en vacances demain (à l'exception du Grand Chêne pour un moment encore...). Mais il est une chose qui ne change pas : il pleut.
Des averses orageuses, drues, interminables, accompagnées d'une chaleur lourde. Sous les nuages gris qui laissent quand même percer des moments de lumière argentée, l'humidité sature l'air extérieur et il faut apprivoiser cette sensation de prendre son tour dans une salle de bain embuée quand on s'aventure dehors... Chaque nouvelle averse paraît redondante : encore et encore, et la terre ne boit plus, et les jardins ressemblent à des rizières, et les caniveaux charrient toute sorte de débris jusqu'au milieu des rues.
Les plus heureux sont les écureuils gris : Myosotis les croyait amateurs de temps sec sous prétexte qu'ils aiment les fruits secs (on se fait parfois des idées comme ça...) mais ils sautillent nombreux sur les pelouses trempées, se poursuivent parmi les branchages mouillés et jouent le long des grands arbres aux troncs luisants...
De leur côté, les oiseaux font montre d'un beau courage et chantent quand même, plus fort pendant les accalmies, sans cesser leur va-et-vient pour nourrir les petits qui restent bien à l'abri.
Dans la nouvelle maison, Myosotis a guetté tout signe d'inondation (la précédente maison et sa pompe capricieuse ont constitué une leçon utile). Rien jusqu'à présent... Mais à force, une bonne quantité d'eau s'est infiltrée au sous-sol, du côté de la rue, là où Petit Sapin avait justement fait remarquer que l'eau formait une vraie piscine dans le jardin. Il a donc fallu éponger un peu... Mais juste un peu, grâce à un renfort inattendu : Pouet-Pouet, le brave vieil éléphant recueilli un beau soir, sur un trottoir de Joinville-le-Pont, par le cher petit Graptor qui rentrait du cinéma ! Pouet-Pouet (aussitôt baptisé par Mademoiselle Bee) qui était un peu troué et qui avait perdu ses yeux... On l'a lavé, reprisé autant que possible, on lui a redonné la vue à l'aide de deux gros boutons et on l'a emmené en quittant la France (c'est mal d'abandonner un animal une fois qu'on l'a adopté)... La brave bête, posée au sous-sol à l'endroit précis où l'eau s'est infiltrée, a absorbé l'essentiel avec son énorme trompe ! Il n'y a plus maintenant qu'à attendre que tout ça s'égoutte dans une cuvette, près du déshumidificateur qui complète le travail... Décidément, un bienfait n'est jamais perdu, et on a souvent besoin d'un beaucoup plus gros que soi...

3 commentaires:

tricotine a dit…

çà alors, c'est amusant comme histoire. Le pauvre Pouet-pouet a attrapé un vilain rhume!!!
Bon courage pour la suite des averses. On en prend aussi un peu.
Enormes bisous et à très bientôt.

jardinette a dit…

un éléphant ça trompe - euh ,pardon, -ça pompe énormément !!! rigolo !brave bête !
bisous et soleil si possible !

BeeBeeBo a dit…

Voilà une belle histoire d'un tout petit éléphanteau adopté par un tout petit enfant, puis, qui, devenu grand a bien su remercier sa gentille famille d'adoption !

Il mériterait bien une médaille, tiens ! :)

bisous ma belle