jeudi 28 janvier 2010

Chères défuntes

Au fil des années, une certitude prend de plus en plus de place dans le coeur de Myosotis, avec des mots simples qui prennent de plus en plus de sens : la mort fait partie de la vie.

Cela dit, chaque deuil résonne à sa façon... Et voilà qu'une douce vieille dame morte cette semaine, à Paris, rejoint une autre défunte particulièrement chère au coeur de la petite fleur bleue.

L'une s'appelait Geneviève et n'aimerait pas que l'on parle d'elle et de sa vie donnée. L'autre s'appelait Lucienne et vient de mettre le point final à une existence marquée par de bien rudes épreuves. Toutes deux laissent le souvenir de leur présence, de leur sourire, de leur regard... Pas de bruit, pas de réclamation, pas de révolte. Deux êtres rendus exceptionnels par leur manière d'accepter le destin (ou ce que l'on peut appeler ainsi, faute de mieux) et d'aimer quand même. D'un amour qui rayonnait, humble et sincère.

Pour elles, voici quelques mots de Houellebecq ramassés dans les Particules élémentaires comme des diamants de mer parmi les débris oubliés sur une plage...

Un examen tant soit peu exhaustif de l'humanité doit nécessairement prendre en compte ce type de phénomènes. De tels êtres humains, historiquement, ont existé. Des êtres humains qui travaillaient toute leur vie, et qui travaillaient dur, uniquement par dévouement et par amour ; qui donnaient littéralement leur vie aux autres dans un esprit de dévouement et d'amour ; qui n'avaient cependant nullement l'impression de se sacrifier ; qui n'envisageaient en réalité d'autre manière de vivre que de donner leur vie aux autres dans un esprit de dévouement et d'amour. En pratique, ces êtres humains étaient généralement des femmes.

Elles me pardonneront cet hommage un peu spécial qui semble pourtant écrit à leur intention. Et surtout, surtout, REQUIESCANT IN PACE.

(Merci Geneviève de Bretagne pour la photo.)

2 commentaires:

Passante a dit…

Ce texte me touche beaucoup. Il est plein de tendresse et de respect, il dit tout bas que l'amour que l'on donne en silence est recueilli avec émotion. Merci pour ces "Chères défuntes".

Annick a dit…

Le texte que tu as dédicadé à Geneviève et Lucienne est très juste.
Je suis certaine qu'elle seront heureuses de l'hommage que tu leur fais.

(Il me fait penser à ma grand-mère qui n'est plus depuis 6 ans).