mercredi 21 mars 2012

Les choses par leur nom

Les deuils de l'actualité explosent, débordent sur les évènements quotidiens et teintent chaque pensée de chaque moment d'une indéfinissable grisaille...
On s'apitoie, on s'irrite, on multiplie les grandes déclarations comme si les trésors de l'éloquence allaient apporter quelque réconfort...
Un mot, un seul, semble pourtant suffisant. On peut le trouver dans le Testament spirituel du Père Christian de Chergé, Abbé de Tibhirine assassiné avec six de ses frères pour avoir voulu rester au service de leurs amis algériens :

S'il m'arrivait un jour - et ça pourrait être aujourd'hui - d'être victime du terrorisme (...), j'aimerais que ma communauté, mon Eglise, ma famille, se souviennent que ma vie était donnée à Dieu et à ce pays.
Qu'ils acceptent que le Maître unique de toute vie ne saurait être étranger à ce départ brutal. Qu'ils prient pour moi (...). Qu'ils sachent associer cette mort à tant d'autres aussi violentes laissées dans l'indifférence de l'anonymat. Ma vie n'a pas plus de prix qu'une autre. Elle n'en a pas moins non plus. En tout cas, elle n'a pas l'innocence de l'enfance.
J'ai suffisamment vécu pour me savoir complice du mal qui semble, hélas, prévaloir dans le monde, et même de celui-là qui me frapperait aveuglément.(...)

Il faut appeler les choses par leur nom. Ce qui se révèle dans les faits mis en lumière par l'actualité, c'est le mal... Un mystère qui n'épargne personne, dans aucun aspect de l'existence.
Cela dit, il reste à penser, à méditer... A prier...

3 commentaires:

Lorraine a dit…

Penser, méditer, prier..Oui, même si les déclarations officielles et grandioses consolent un peu l'entourage des victimes; même si tout un peuple s'élève en son coeur et devant la caméra devant toutes les atrocités et les drames; même s'il faut "comprendre" (?..) le déferlement des médias, l 'essentiel est en nous. Dans le silence de nos maisons, dans le recueillement qui aide l'homme à avancer, pas à pas, vers plus de lumière, de générosité, de compréhension, de partage. Je ne regarde pas la télévision en ce moment; je ne me repais pas (même involontairement) du malheur des autres. Merci d'avoir abordé ce sujet, vrai pour toutes les catastrophes et pour toutes les races, et pour tous les pays.

comment grossir a dit…

Une belle leçon de zen attitude :)

Arlette50 a dit…

Chère Myosotis

Je me souviens de l'histoire des prêtres assassinés...terribles destinés... Nous devons réfléchir à notre condition de vie sur terre, et ne pas nous plaindre à tout bout de champs.Mais au contraire remercier la vie que chaque jour Dieu fait pour nous être agéable. Le mal sévit et s'aggrandit de jour en jour, il appelle à la destruction massive et on peut le constater partout... certes nous n'avons pas de guerre, mais celle-ci est silencieuse et désastreuse... je ne sais quand ça va s'arrêter mais ça fait peur pour notre humanité qui en prend un sacré coup... merci pour ce bel article qui nous permet de méditer aux malheurs d'autruis...Arlette