dimanche 22 avril 2012

Et peut-être la paix...

Aujourd'hui, il a plu. Longuement. Pas si désagréable, une longue pluie dominicale sur les buissons et les gazons qui l'attendaient... Il fait encore froid, mais on se dit que cette fois le mauvais temps aura de bons effets sur les jardins.
On s'entraîne à la patience.
Et on va visiter une exposition à la National Gallery of Art.
Pour fêter les 100 ans du cadeau de 3000 cerisiers par le Japon aux USA, le festival de Cherry Blossom dure un mois cette année. Et Le Japon a prêté (pour un mois aussi) une collection de peintures sur soie du peintre Jakuchu, si célèbres et si peu souvent exposées ensemble que des Japonais ont fait le voyage pour venir les admirer ici...

C'est merveilleux de finesse et de profondeur. Chaque peinture s'accompagne d'une méditation sur les symboles et le message qu'elle entend illustrer. En observant les détails (grossis sur des clichés exposés dans la salle suivante), on se prend à s'interroger sur le matériel utilisé par l'artiste... Cela existe donc, des pinceaux si fins ? Avec un seul poil ?

Mais la grande salle qui présente les 27 tableaux de part et d'autre, avec 3 portraits de sages bouddhistes en triptyque perpendiculaire, semble trop petite pour contenir la foule. On s'efforce de se concentrer en partageant courtoisement l'espace, on se bouscule et on s'excuse (quand on y pense), certains laissent de bonne grâce Petit Lierre se faufiler plus près, d'autres feignent la surdité et demeurent sans bouger, plantés devant l'oeuvre qu'ils veulent sans doute s'approprier. D'autres encore manifestent leur exaspération : comment tant de gens osent-ils s'immiscer entre l'art et eux ? Enfin, n'est-il pas évident à leur mise (chapeau incroyable et robe chic pour les dames, bras croisés derrière le dos et lunettes demi-lune pour les messieurs) que cette exposition s'adresse d'abord à eux, les véritables amateurs éclairés ?
Qu'ils restent où ils sont, on va plus loin s'extasier sur autre chose...
Bien sûr, tout cela gagnerait à être vu dans la sérénité d'un temple japonais cerné de jardins sous la lune. Mais il faut saisir le moment et goûter ce qui est offert, de bon coeur... C'est bien plus sage. Et l'on en gardera longtemps le souvenir... Et l'on y repensera sous la pluie interminable...
Dans le joli trésor de ces images admirées un moment, si l'on mettait en réserve un peu de bonheur ? Un peu de lumière ? Et peut-être la paix ?

1 commentaire:

Lorraine a dit…

Ces peintures sont magnifiques, en effet, merci de les partager avec nous, cette finesse trahit un art plein de délicatesse et, sans doute, une âme elle aussi fine et précieuse. Je ,comprends ton regard sur ces messieurs-dames "chics" qui se sentent tous les droits...et n'ont que celui de l'argent et de l'arrogance! Le rapprochement des peuples par l'art? Souhaitons qu'il ne s'agisse pas d'une utopie, chère Myosotis. Heureux week-end en famille, bises.