jeudi 23 avril 2009

L'essentiel est invisible pour les yeux

La vie n'est pas un rêve. Au contraire, la dure réalité travaille chaque jour à nous ramener à elle.
Pourtant parfois surviennent des instants, des étincelles, des échappées vers l'idéal. Et l'on se reprend à rêver. Ce n'est pas vraiment notre faute... C'est que la beauté, la douceur, l'harmonie reviennent obstinément battre les portes de notre coeur, comme des vagues inattendues qui explosent soudain à deux pas de la promenade et nous laissent aussi incrédules que trempés. On n'y croyait plus, on n'y pensait pas, on avait autre chose en tête, et puis la fatigue...
Mais voilà...
Avez-vous écouté Susan Boyle sur You Tube ? Cette fois, ils sont nombreux ceux qui soudain en reviennent à croire au merveilleux oublié dans un coin... Dans un univers plein de vanité, où l'on rencontre surtout convoitise et déceptions derrière les parures et les sourires brillants, Susan Boyle est entrée, son sourire et sa voix étourdissante ont désarmé les critiques. La vague de son succès déferle, planétaire. Encore une histoire de Cendrillon, Peau d'âne et Vilain petit canard... Un conte merveilleux comme on les aime...
De même, avez-vous lu L'élégance du hérisson ? Une sorte de Susan Boyle

petite, laide, grassouillette, concierge semi-débile à Paris, rencontre un monsieur d'une soixantaine d'années, fort présentable et fort japonais. Il est plutôt petit, mince, le visage ridé mais très net.
Et c'est le coup de foudre. Parce qu'ils ont la même passion pour la beauté de la langue et des choses. Parce qu'il sait déceler en elle les trésors qu'elle prend soin de cacher. Parce qu'elle ne peut pas les cacher si bien qu'elle le voudrait aux yeux d'un observateur si avisé, prince charmant exceptionnellement doué.
Ce que Susan Boyle offre à la télévision en toute innocence, Muriel Barbery l'a construit, développé, enrichi de son érudition et de son amour pour la culture japonaise. Mais c'est toujours la même histoire, le même bonheur qui fait déborder les yeux du public frissonnant : derrière les apparences décevantes, au-delà de la réalité terne et froide, quand le trésor enfin décelé se laisse admirer, tout devient possible... Au moins le temps d'un rêve. Myosotis aime bien y croire...
On ne voit bien qu'avec le coeur.

(Merci, Lysiane, pour les premières de ces fleurettes que vous ne regardez pas comme des mauvaises herbes, n'est-ce pas ?)

4 commentaires:

BeeBeeBo a dit…

Des mauvaises herbes ? Alors oui, j'aime ces mauvaises herbes si douces et si belles qui envahissent mon jardin et qui cueillies avec amour par mes petits viennent embaumer mon humble demeure, cotoyant d'autres mauvaises herbes, pissenlit et autres merveilles de fleurs qui prennent tant de valeurs à mes yeux et à mon coeur car offertes avec bonheur par de petites mains d'enfants.

Les contes de fées existent et fort heureusement, il n'y a pas que les enfants à y croire !

Bisous ma belle.

jardinette a dit…

il faut savoir casser la vilaine coque pour découvrir le fruit délicieux,ouvrir le livre poussiéreux pour connaître la belle histoire ,écouter la mélodie qui sort d'un coeur simple !ne jamais se fier aux apparences ! l'édelweis pousse dans les rochers !
bisous belle fleur de mon coeur

tricotine (en repos) a dit…

avec le nom de ton site, je vénère les myosotis et ose à peine les toucher pour éviter qu'ils se répendent de trop et pour tout dire, cela me pose parfois quelques problèmes mais ta présence est là, dans mon jardin, à travers ces fleurs, Comment faire?
Enormes bisous

Anonyme a dit…

je les couve maintenant ces petites fleurs, et j'envisage d'en replanter un peu plus l'année prochaine...

il faut parfois fermer les yeux se laisser porter... écouter son cœur...
au fond de soi on trouve alors l'harmonie et la douceur qui nous aide à vivre.

plein de bisous à vous tous... si loin...