vendredi 27 août 2010

Moment de Grâce

Moyennant un peu d'organisation, le rendez-vous pour la vidange de la voiture devient l'occasion d'une balade : on habille Petit Lierre (toujours disposé à sortir), on prend le petit déjeuner et on accompagne le Grand Chêne à la station de métro ; le garage n'est pas loin, on y laisse la voiture et la clé, on explique à Petit Lierre qu'il faut que le monsieur change la vieille huile de la voiture et on déplie la poussette à trois roues, celle des longues promenades...

Alors commence une marche douce, parmi les voitures et les passants pressés du centre ville, mais dans la lumière du matin tout frais. On a le soleil dans le dos, la lune blanche et presque ronde est encore bien visible au-dessus des buildings. Petit Lierre calé dans sa poussette, au chaud sous sa couverture, commente le passage d'un camion de pompiers et multiplie les remarques emportées par le bruit des moteurs.
Il fait bon, la journée sera belle et dorée comme une promesse d'automne. Les arbres de la rue, les buissons et les jardins poussent en tout sens une profusion de feuilles et de branches verdoyantes... Deux vitrines, le temps d'un regard sur un gâteau factice aux couleurs passées et d'un sourire à la jeune chinoise employée du pressing... On s'éloigne du centre ville. On sonde au passage le mystère d'une maison abandonnée, derrière une haie trop épaisse, et l'on se dit que ses fenêtres muettes pourraient retrouver le sourire à peu de frais.
Au carrefour, un square, deux bancs de bois dans un coussin de fleurs roses, Petit Lierre descend de la poussette et court un moment sur le gazon dans le vacarme des voitures qui s'arrêtent et redémarrent au feu vert.
On repart. La rue devient un peu plus calme, les maisons s'espacent, le soleil monte, Petit Lierre ravi est de nouveau lové dans sa poussette... Les pelouses soigneusement tondues laissent paraître sur leurs bords de jolies touffes sauvages de fleurs bleues que l'on n'a pas voulu couper. Un grand vieil arbre foudroyé par la violence des dernières pluies s'ouvre en deux parties, l'une verte et droite, l'autre jaunie et morte déjà...
Marcher fait du bien, les appels des oiseaux et les chants d'insectes emplissent l'espace laissé libre par les moteurs, tout est simple et plaisant...

Mais Petit Lierre ne se laisse pas aller, il a le monde à découvrir et une question lui vient soudain à l'esprit :
"Comment il va faire, le monsieur, pour enlever l'huile de la voiture ?"

2 commentaires:

Adrienne a dit…

ah le titre est bien choisi! c'est un "moment de grâce", en effet, et tout à fait charmant (au sens étymologique du terme)
:-)
bon week-end!

tricotine a dit…

hi,hi,hi ton fils est vraiment rigolo... il n'oublie pas les graves problèmes de la vie au quotidien!!!!
Mais c'est effectivement un petit moment de douceur dans le fracas de
la rentrée, profites-en bien.
Enormes bisous à tous