samedi 24 décembre 2011

Noël à Nagasaki

Il y a des lectures qui tombent bien...
Requiem pour Nagasaki de Paul Glynn raconte la vie et la mort de Takashi Nagai, médecin pionnier de la radiologie que l'on surnomme le Gandhi japonais. Il avait déjà contracté une leucémie à cause de son travail avant d'être victime des radiations de la bombe A... Profondément croyant, il a fait de son expérience personnelle l'occasion de compléter ses travaux scientifiques tout en donnant un témoignage spirituel exceptionnel.
Le livre est jalonné de moments intenses, chargés d'une portée symbolique qui résonne à travers les années...
Ainsi, lors de l'explosion de la bombe A sur Nagasaki le 9 août 1945, la cathédrale se trouvait à l'épicentre. L'une des tours fut décapitée et sa coupole projetée au loin avec sa cloche, fêlée et inutilisable. L'autre tour s'effondra sur elle-même en un tas de gravats. Tandis que la vie s'organisait parmi les ruines, Takashi Nagai (malade, blessé, devenu veuf) et ses amis travaillaient de leur mieux pour soigner et soutenir les survivants.

Alors que le mois de décembre approchait, (ils) se dirent qu'il valait peut-être la peine de chercher la cloche sous les décombres. (Ils) se mirent au travail pour déplacer la montagne de gravats et, à la fin de la matinée du 24 décembre, ils aperçurent le sommet de la cloche. Ils prirent leur repas, puis récitèrent le chapelet à la suite de Nagai. Enfin ils se remirent d'arrache-pied au travail, dégagèrent les côtés de la cloche sans trouver de fêlure. (On) construisit un appareil de levage et parvint à soulever la cloche ; elle semblait en état. Une fois qu'ils eurent terminé de fixer la cloche sous un trépied de poteaux en cyprès, il faisait déjà noir ; il était six heures du soir et ils décidèrent de sonner l'angélus.
(...) A cette heure-là, (les chrétiens du quartier) se préparaient à prendre un maigre repas dans leurs cabanes, sans attendre rien d'autre qu'une morne messe de minuit dans le hall calciné de l'hôpital Saint-François. Soudain, un vrai miracle transforma l'obscurité de l'hiver. L'angélus nostalgique ! Le carillon de la cloche était d'autant plus clair qu'il n'y avait pas de grands bâtiments dans ce faubourg de cabanes. Il leur semblait que la cathédrale renaissait de ses cendres pour annoncer la naissance du Christ.

(Takashi Nagai intitula le premier livre qu'il projetait d'écrire : Les Cloches de Nagasaki.)

Que le carillon de Noël résonne profondément dans votre coeur et ranime en vous l'espérance pour chaque jour (et chaque nuit) de l'année à venir.

2 commentaires:

Adrienne a dit…

merci Myosotis
c'est très fort, cette histoire, très prenant

Cactus , ciné-chineur a dit…

à souvent !