dimanche 14 décembre 2014

Femmes en rose

Vendredi dernier, Petit Sapin est allé au MOMA (Museum Of Modern Art) à New-York City avec ses camarades de classe. C'était évidemment une bonne occasion de s'amuser mais il fallait aussi réfléchir sur l'Art et sa définition, faire le tour des collections, choisir une oeuvre particulière et l'étudier en détail.
Le MOMA est plein de surprises. Petit Sapin a bien ri devant certaines oeuvres (parmi lesquelles les ancêtres des jeux vidéos qu'il apprécie tant...), beaucoup moins devant d'autres (qui manifestent une intention de choquer si brute que la réflexion esthétique s'arrête là). Et il s'est bien amusé avec ses copains.
Pendant ce temps-là, Myosotis (qui avait joué le taxi à 4:30 du matin) s'est offert un tour de musée imaginaire. C'est que parmi les oeuvres du MOMA, on trouve ce tableau :


Christina's World, d'Andrew Wyeth, 1948

Au premier regard, on peut penser que c'est joli. Mais si l'on s'y arrête, on constate que la jeune fille semble rivée au sol par ses bras morts, qu'elle est tournée vers des ruines pathétiques et que rien dans ce décor ne respire la joie de vivre d'abord promise par sa robe rose dans la campagne... Il reste surtout une impression de mystérieux malaise...

De ce tableau fascinant, Myosotis est revenue à un autre portrait de femme en rose, présenté dans un musée de Washington DC :

Miss Amelia Van Buren, de Thomas Eakins, 1891

Là encore, l'attitude et le visage fermé du modèle soulèvent bien des questions. Comment savoir ce qui préoccupe cette élégante aux cheveux d'argent, dans son grand fauteuil de velours passé ? Certainement pas le souci de charmer le peintre... Qui a pourtant brossé ce portrait avec talent.

De cette dame, Myosotis a été ramenée à une autre, une vieille connaissance :

 Portrait d'Isaure Chassériau, d'Eugène Amaury-Duval, 1885

Myosotis petite fille l'avait découverte à l'occasion d'une visite scolaire au musée de Rennes. Deux ou trois autres petites filles s'étaient arrêtées devant ce portrait empreint de raideur classique, et leur instituteur leur avait lancé en passant, l'air goguenard : "Elle vous plaît tant que ça ?..."
Non, en fait, pas tant que ça... Elle n'a pas l'air si gracieux, elle semble s'ennuyer...
Mais les fleurs dans ses cheveux bien coiffés, le cordon délicat qui orne son col de neige et surtout, surtout, sa belle robe rose au tissu soyeux, il n'avait pas détaillé ça, bien sûr l'instituteur... Ni la profondeur d'un sourire de commande qui en dit long sur la vie de cette Mona Lisa au regard un peu vague et désillusionné...

Petit Sapin est revenu heureux de son voyage d'un jour au MOMA.

1 commentaire:

Adrienne a dit…

beau petit tour de dames roses!
et c'est bien, que la visite au musée ait plu à Petit Sapin :-)