lundi 4 mai 2009

Pluies

Ce n'est pas que l'on s'ennuie... Mais si l'on n'y prend garde, un regard par la fenêtre pour chercher vainement une trouée dans les nuages, un frisson parce que l'humidité semble pénétrer insidieusement partout, un regret en voyant les fleurs des rhododendrons ouvrir leurs jolies corolles éclatantes sous les lourdes gouttes qui les assomment, une légère réticence en pensant qu'il faudra s'équiper tout à l'heure (et équiper Petit Lierre) pour ressortir... Et voilà que l'on s'attriste.
Quelques vers de Verlaine reviennent alors sans prévenir

Il pleut dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?

Et l'on ne sait plus qui a commencé, le coeur qui s'est laissé aller à une certaine mélancolie ou bien la pluie qui l'y a amené ?... En tout cas c'est le blues assuré. Un regard sur la page météo du journal (dont les pages d'informations générales sont carrément déprimantes) n'arrange rien :

Alors, que faire ?
Parmi toutes les solutions possibles dans le temps imparti par la sieste de Petit Lierre, la plus plaisante se cache dans le premier roman de Jean Rouaud, les Champs d'honneur, pages 16 à 26, dix pages de pur bonheur littéraire qui déclinent la pluie sur tous les tons :
Bruine tenace, pluie fine, poudre d'eau, crachin interminable, lent rideau dense, occupation minutieuse de l'espace, grain de traîne, pluies de tempête ou de noroît, limaille ou flèches d'eau,
tout y est, avec les effets de chaque type de précipitation sur l'environnement et sur les habitants de Loire-Inférieure... L'auteur n'a pas refusé le titre de Mozart des pluiviomètres, et il a eu raison, car il le remarque lui-même, c'est quand même Mozart...
Allez, pour reprendre le dessus, on ne s'arrête que sur le plus joyeux des échantillons offerts par notre merveilleux auteur : la pluie printanière
De fait, les premières douceurs sont dans l'air, des serpentins tièdes et parfumés sillonnent l'ambiance encore hivernale des jours qui rallongent (...). Vous êtes si absorbé par cette bonne nouvelle, si ravi de l'approche perceptible des beaux jours, que vous ne remarquez pas qu'au-dessus de vous, en trois minutes, le ciel se couvre, et brutalement, sans crier gare, il pleut. Il pleut avec une vivacité comique, un déluge presque enfantin au son rapide et joyeux. (...) Ce n'est pas la pluie, mais une partie de cache-cache, un jeu du chat et de la souris. D'ailleurs, le temps de reprendre son souffle et le ciel a retrouvé son humeur bleutée. Une éclaircie, vous avez déjà pardonné.
Bien sûr, ça ne s'oublie pas et c'est presque un proverbe, après la pluie, le beau temps ! (Mais pour affronter le contenu des pages d'informations générales du Washington Post, il faudra trouver autre chose...).

1 commentaire:

Coumarine a dit…

merci pour ton passage chez moi
Suis un peu dépassée par les mails et les commentaires...désolée de ne pas m'attarder aujourd'hui sur ton blog
Mais je reviendrai, c'est sûr