lundi 30 août 2010

Que ma joie demeure

Le titre est harmonieux, la lecture indispensable, le plaisir immense...
Ce livre a accompagné Myosotis une bonne partie de l'été (le temps peut-être d'oublier sa peine quand on lui a annoncé qu'elle perdait son emploi de professeur de Latin... Elle avait le livre en main dans le couloir, en attendant le rendez-vous final).
Giono sait tout de la terre et de la vie. Il semble connaître parfaitement chaque espèce végétale ou animale et chaque petit rouage de leur monde :

Dehors, pas de bruit. La lune glissait le long des montagnes de l'ouest. Les loutres étaient parties. Un chat-huant guettait sans bruit sur la poulie du grenier. De temps en temps il ouvrait ses yeux rouges. L'étang suçait doucement les sables de ses petites plages. Les champs étaient noirs. La terre labourée ne se laisse pas éclairer par la lune. Seuls luisaient les talus d'herbe.

Il sait aussi peindre la quête du bonheur, le désir et la passion, avec des mots stupéfiants de simplicité.
Un certain malaise survient pourtant quand l'auteur évoque la tentation communiste sans la nommer et quand la politique vient en quelque sorte compliquer les choses si belles évoquées au début... Mais les hommes qui peuplent le roman sont blessés au coeur et ne peuvent de toute façon pas construire le paradis... Reste l'espérance :

C'est comme ça que parfois les choses se font et l'espérance humaine est un tel miracle qu'il ne faut pas s'étonner si parfois elle s'allume dans une tête sans savoir ni pourquoi ni comment.
Le tout c'est qu'après elle continue à soulever la vie avec ses grandes ailes de velours.

5 commentaires:

Adrienne a dit…

comment comment, plus prof de latin?
alors prof de quoi, à la rentrée?
ah si on m'enlevait mes cours de FLE, qu'est-ce que je ferais?
question à creuser...

tricotine a dit…

l'espace d'un instant, se laisser guider par un texte, un récit, une description, oublier la dureté de la vie et sa saveur amère face à une décision que l'on ne contrôle plus...
Seule une phrase ou une expression peut nous guider sur un autre chemin que celui de la peine ou de la rancoeur,
"que ma joie demeure"
(conseil d'une spécialiste de la désillusion...)
Mais cependant ceci reste toujours au fond de mon coeur :
ENORMES BISOUS A TOUS.

Clotilde a dit…

Alors tu ne vas plus enseigner ?
J'espère que tout le monde va bien outre-atlantique.
Amicalement,

Lorraine a dit…

Que de découvertes en te lisant, chère Myosotis! Tes reportages photographiques, toujours si surprenants, mais aussi le fait que tu ne va plus enseigner le latin; Comme Adrienne, je demande: une autre matière? je devine qu'un désarroi peut t'envahir, ou tout au moins un regret: manque-t-il d'élèves pour le latin? "Que ma joie demeure" est vraiment de circonstance. La force de cette lecture a sans doute mis un baume sur ta déception. Je te souhaite en tous cas une rentrée qui te convienne, où tu trouves la paix intérieure. Amitiés, chère Myosotis.

Pâques a dit…

Bonjour,
Je me suis baladée sur ton blog...furtivement...
J'ai été séduite par -Instants de grâce car moi aussi je me ressource en marchant dans la nature.
Giono est un auteur que j'apprécie particulièrement, j'ai aimé Regain-ce village de Haute-Provence qui va renaître par la grâce d'une simple femme, les liens des paysans et de la nature, c'est magnifique!